Être pauvre signifie certes manquer de revenus suffisants pour satisfaire ses besoins de base, mais pas uniquement.
La pauvreté peut être définie également par la privation des droits fondamentaux à la santé, à l’éducation, au développement et à la protection.
Beaucoup a été écrit sur les dimensions monétaires de la pauvreté au Congo, entre autres dans une excellente étude de la Banque Mondiale. La présente étude prétend compléter ces travaux par une analyse multidimensionnelle, non monétaire, de la pauvreté, en particulier de l’accès aux services sociaux de base par les enfants et les femmes. Cette approche permet d’évaluer le risque relatif de pauvreté des enfants et des femmes.
Jusqu’à un passé récent, les planificateurs nationaux accordaient la priorité aux questions économiques au détriment des questions sociales. L’intégration récente de la protection sociale dans le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) représente donc une opportunité majeure pour attirer l’attention sur les catégories les plus vulnérables et de lutter contre les inégalités sociales. Aussi cette étude prétend contribuer aux efforts de plaidoyer pour la gestion des risques sociaux et pour la formulation des politiques sociales, et ce sur la base de connaissances et d’observations factuelles.
L’étude met en évidence une réalité largement méconnue à ce jour : l’ampleur de la pauvreté des enfants vivant sous le seuil de la pauvreté est de 54% contre 47% pour les adultes. Par ailleurs, elle conclut que les enfants et les femmes ont un risque de pauvreté plus élevé que les hommes.
Cette étude prétend contribuer à dégager des orientations politiques et stratégiques qui visent spécifiquement la réduction de la pauvreté de l’enfant sous sa forme multidimensionnelle. Ces politiques feront, dans une deuxième phase, l’objet d’exercices de simulation d’impact sur les conditions de vie des plus vulnérables.
Je voudrais d’emblée souligner ici la méthodologie innovante qui a été utilisée pour l’élaboration de cette étude. Réalisée en partenariat avec l’Université de Maastricht, l’Université Marien Ngouabi et le Centre National de la Statistique et des Études Économiques, sur base des données de l’ECOM 2005. Je tiens à féliciter l’équipe des chercheurs et tous ceux qui ont contribué à cette étude et qui ont permis d’en incorporer les conclusions dans le DSRP. Je voudrais particulièrement féliciter Mr JB Ondaye, directeur général du plan, pour son leadership et son appui constant.
L’UNICEF est heureux et fier d’avoir appuyé cet exercice afin d’aider les partenaires nationaux à se fixer des objectifs ambitieux dans la définition et la mise en oeuvre d’une politique de protection
sociale visant à réduire la vulnérabilité et la pauvreté des enfants et des femmes en République du Congo
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Koen Vanormelingen
Représentant de l’UNICEF
VOICI EN PDF L’INTÉGRALITÉ DE CE RAPPORT.
NOTE: Le texte de Monsieur Koen Vanormelingen que vous venez de lire est la préface du rapport d’une brillante étude menée par le Ministère du Plan et de
l’Aménagement du Territoire congolais, Université MARIEN et l’UNICEF, ci haut l’intégralité en PDF de ce rapport.