La concertation politique rassemblant le gouvernement, les partis et associations politiques, la société civile et les confessions religieuses, a été ouverte le 15 décembre à Ewo (département de la Cuvette-Ouest) par le ministre de l'intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou. Les travaux devraient prendre fin le 17 décembre prochain.
Pratiquement tous les partis politiques participent à cette concertation. L'on a pu noter la présence des délégués du PCT, de l'UPADS, de l'UDR-Mwinda, du MIS, du PRL, du Club 2002 PUR, du MSD, de la Convergence, du F2R, du MCDDI, du MDR, de l'UPDP, du RDD, de l'UR, du MDP ; mais aussi des représentants de la République Centrafricaine, du Tchad, du Cameroun, de l'Union européenne (UE), du PNUD, des ONG des droits de l'homme, du Conseil islamique, etc. Parmi les grands absents, figurent les partis politiques de Mathias Ndzon, de Hervé Ambroise Malonga et Clément Mierassa.
Cette concertation vise à trouver une meilleure solution, la plus apaisée possible, permettant au pays de s'inscrire dans les futurs débats politiques dans de bonnes conditions. Il sera question d'examiner des questions portant, entre autres, sur la préparation des élections législatives de 2012, c'est-à-dire la méthodologie de détermination du corps électoral ; la représentativité des partis politiques et de la société civile au sein de la commission nationale électorale (CONEL) ; la communication du président de la CONEL sur la traçabilité des résultats électoraux.
Pour le préfet de la Cuvette-Ouest, Gilbert Mouanda-Mouanda, la présence des partis politiques, associations et autres délégations, est l'expression de leur ferme volonté de repenser la vie politique du pays. Le Congo est un "précieux trésor que nos ancêtres nous ont légué avec trois recommandations essentielles : Unité- Travail- Progrès", a-t-il martelé.
Au nom des populations de la Cuvette-Ouest, Gilbert Mouanda-Mouanda a interpellé la classe politique congolaise : "Chers parents, frères et sœurs, la population de la Cuvette-Ouest m’a chargé de vous interroger si vous avez à l’esprit, et de façon sincère, que vous êtes tous, ici présents, si ce n’est frères, sœurs, neveux, oncles, beaux parents et que sais-je d’autre? Que vous êtes, tout au moins, parents, en un mot, par le fait d’un lien quelconque. Et si quelque chose vous oppose, ce n’est rien d’autre que la vision économique, culturelle, sociale et politique d’administrer le Congo. Alors, est-ce suffisant pour que des parents se regardent en chien de faïence? Est-ce suffisant pour sacrifier ce bel héritage de nos aïeux, de vos aïeux, sur l’autel de l’égocentrisme? (...). La population de cet hospitalier département est désolée de vos diatribes qui n’ont pour conséquences, en réalité, que de ternir l’image du Congo, de sa population et de ses leaders que vous êtes".
La rencontre d'Ewo est d'une grande importance, car elle planche sur l'avenir politique du pays, donc la vie du Congo. Le ministre Raymond Zéphirin Mboulou a dit qu'en posant leurs pieds à Ewo, les participants ont exprimé leur sens de responsabilité politique et de patriotisme. Il les a salués au nom de tous les Congolais et du gouvernement.
"L'option démocratique choisie par le Congo est irréversible, notre peuple a y adhéré depuis longtemps, il n'y a plus d'alternative. Nous avons le devoir, l'impérieux devoir de consolider cette option en préparant toutes les conditions pour que le peuple exprime librement ses choix au travers des consultations transparentes, au travers d'élections, comme l'exige notre constitution", a-t-il lancé.
Etant donné que des élections sont parfois source de conflits, du fait d'éventuelles contestations qui en découlent au final, le gouvernement congolais est conscient que, au-delà de l'existence du cadre juridique connu de tous, il existe encore quelques malentendus sur les conditions d'une bonne tenue des élections, qu'il faille dissiper. D'où la nécessité pour le gouvernement de s'asseoir avec l'ensemble de la classe politique, la société civile et les confessions religieuses pour trouver un terrain d'entente sur les actions communes pour mener à bien les consultations électorales.
Pour le ministre Mboulou, il n'y a pas meilleur cadre que les occasions comme celle d'Ewo pour que chacun puisse exprimer ses idées. "Le paix est notre crédo et le dialogue notre refrain. C'est pour cela que le Président de la République nous a chargés de vous dire que rien ne fera reculer le Congo parce que ce pays, qui a tant souffert des actes d'incompréhension et d'intolérance, doit maintenant aller de l'avant. Et dans cette marche de l'histoire, il a besoin de tous ses fils", a conclu Raymond Zéphirin Mboulou.
Christian Brice Elion
NOTE: Sans être naïf, je crois que l'opposition ne peut refuser cette main tendue. Car la porte du dialogue doit toujours être ouverte si l'on veut éviter le pire.
Il appartient à l'opposition entre temps de se construire de façon à peser dans les débats. Ce qui malheureusement est loin d'être gagné faute d'un leader charismatique. Un handicap qui ne peut constituer une raison pour exposer le peuple à des risques inutiles.