L'arrivée du ministre russe des affaires étrangères n'a rien à avoir, avec une prétendue proposition d'une médiation, dans la crise ukraino-russe, ou la crise russo-ukraino-europeano-americaine. Cette visite cache beaucoup plus qu'une simple visite d'un Ministre des affaires étrangères d'un pays frère.
Coïncidence, simple hasard de calendrier, ou court-circuit ? La question à sa raison d'être. Beaucoup verront à cela une fin de la France-Afrique, vu le sentiment anti français, [comprennez par là la politique étrangère de la France], la réalité semble être bien contraire à cela. Cela viendrait plutôt des visites programmées du président français en Afrique subsaharienne, d'une part, et du changement de la planche à billets du franc CFA d'autre part.
Le Congo était un grand mauvais élève, en matière financière, sécuritaire, sociale et même alimentaire entretien de très mauvais rapports avec la France depuis un peu plus d'une dizaine d'années, n'arrive pas à redresser la barre, va plutôt user des stratégies à ne pas respecter les recommandations formulées par la France. Il usera même de menaces, construction d'une base militaire chinoise à Pointe-Noire, la convertibilité CFA -Yuan, affaire des Tourbières ...
Tout cela, sans compter sur le calme imperturbable de la France, qui sait très bien où frapper, sur quels points vitaux, elle peut rendre infirme le Congo. Elle commence par la monnaie, pourquoi la monnaie ? Stopper la circulation des faux billets, accélérer le renouvellement des billets qui tardent depuis 16 ans. Hors, changement de planche à billets, Brazzaville sera forcément handicapée, puisque les politiques et certains proches gardent des billets de banques à domicile.
Il faut chercher de nouveaux partenariats
En réalité cette prise de position n'est qu'une arrogance de plus. Les précédentes avec la Chine, la Corée, la Malaisie, la Suisse n'ont rien donné. Je peux aussi me tromper, mais je ne pense que Sergeï Lavrov se soit déplacé, juste pour inscrire le Congo sur la liste des nouveaux bénéficiaires du blé ukrainien.
Une aubaine pour la Russie
Pour la Russie, il ne s'agit là que d'une pression de plus sur la France, une petite pression, qui ne peut pas vraiment la perturber.
Quel que soit le partenaire, le Congo est mal barré, puisqu'il n'est habitué qu'à survivre grâce aux aides. Il y'a fort longtemps que ce pays s'est profondément lancé sur la voie de l'assistanat en oubliant d'être productif.
Hermann Yoka