Monsieur le président du Congrès,
Monsieur le président du Sénat,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions
diplomatiques,
Mes chers compatriotes,
J’ouvre ce message par un hommage appuyé que vous rends à vous,
mesdames et messieurs les députés et sénateurs pour l’excellent travail que
vous faites dans le cadre de vos responsabilités et de votre pouvoir. Vous
exercer vos attributions avec une efficacité et un dévouement remarquable
et méritoire qui, légitimement, vous donne droit à la reconnaissance de la
communauté nationale au nom de laquelle je vous adresse mes plus vives
félicitations.
Il y a un an, le 13 août 2010, ici même, m’acquittant du même devoir, je
déclarais que la conjoncture nous offrait des indications qui laissaient
espérer, pour le Congo, des perspectives heureuses. Aujourd’hui, au regard
des faits, ma conviction s’est renforcée, mon espoir s’est affermi.
Depuis notre dernière rencontre, en effet, l’effort national a été fructueux et
encourageant. Dans l’ensemble, notre pays n’a connu, par bonheur, ni
tension, ni perturbation qui aient pu l’ébranler. L’activité nationale a
enregistré un accroissement soutenu, avec des résultats à tous égards
satisfaisants et favorables. Le Congo, je le dis, avec confiance, sérénité et
assurance, est résolument sur la bonne voie : la voie du progrès et du
développement.
L’état de la nation que j’ai l’honneur de vous présenter maintenant,
mesdames et messieurs, pourrait soulever l’objection de ne pas être
exhaustif. Mais, nous avons délibérément voulu, cette année, porter notre
vue d’ensemble sur le noyau central de la vie du pays, c'est-à-dire :
l’économie, les infrastructures de base, la situation sociale, l’administration
publique et la souveraineté.
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mes chers compatriotes,
L’économie est la base du progrès social. Il n’y a pas de progrès social réel
sans progrès économique effectif. Pour continuer de marcher avec
assurance vers le progrès et la prospérité, il nous faut une économie saine
et consistante. C’est ce à quoi, avec persévérance et opiniâtreté, le
gouvernement s’attèle.
Ainsi, durant les douze derniers mois, notre effort a porté principalement
sur la bonne gestion macroéconomique, la diversification des activités
productives, l’amélioration du climat des affaires, l’accroissement des
recettes budgétaires publiques et la rationalisation des dépenses de l’Etat.
La seule évocation de la fin, couronnée de succès, le 27 juillet dernier, du
programme économique et financier qui nous liait aux institutions de
Bretton-Woods, pour la période 2008-2011, aurait pu suffire à établir le
sérieux avec lequel le gouvernement gère les affaires économiques et
financières du pays. Comment ne pas relever ici qu’avec une croissance
autour de 10% en fin d’année 2010, le Congo a enregistré l’un des meilleurs
taux d’Afrique ?
En se fiant aux statistiques publiées par les institutions internationales
compétentes, l’économie congolaise est allée de mieux en mieux en dépit de
l’éclatement de la crise financière internationale en 2008. Dans les faits,
cette amélioration de la situation économique nationale a permis au
gouvernement de faire avancer, de façon significative, le traitement de la
lancinante question sociale sur laquelle je reviendrai plus longuement.
La bonne configuration macroéconomique nationale a également permis au
gouvernement de prévoir un effort d’investissement public sans précédent,
en faisant voter au Parlement des dépenses en capital de plus de 1.000
milliards de FCFA, pour l’année en cours. Ces dépenses sont pour l’essentiel
destinées à créer les conditions optimales de la diversification de
l’économie nationale. Il en est ainsi des infrastructures de base et de
l’industrialisation lancée ou appuyée par l’Etat.
Notre détermination à améliorer le climat des affaires nous a déjà conduit à
la création, en mars dernier, du Haut Comité National du Dialogue Public-
Privé et à l’approbation du plan d’action pour l’amélioration de
l’environnement des affaires. Sur la même lancée, se structurent des
dispositifs d’appui au développement du secteur privé avec, entre autres, la
création en cours du Fonds d’impulsion économique et de garantie des
petites et moyennes entreprises et de l’artisanat, ainsi que la caisse des
dépôts et des consignations. Ce dernier dispositif est un instrument appelé
à financer les entreprises, les collectivités locales et les grandes opérations
d’aménagement du territoire.
Il apparaît nettement que sans ressources publiques importantes, sans une
gestion rationnelle de ces ressources, on ne saurait envisager un avenir
économique radieux. D’où, tous les efforts du gouvernement aux fins
d’accroître les recettes non pétrolières et d’optimiser les dépenses
publiques.
En 2011, la tendance des six premiers mois montrent qu’il est possible de
porter réellement les recettes non pétrolières à plus de 500 milliards de
francs CFA, contre un peu moins de 400 milliards en 2010. Les mesures en
cours concernant l’élargissement de l’assiette fiscale, le meilleur
recouvrement des impôts et la suppression des exonérations illégales, y
contribuent fortement. L’augmentation des recettes publiques
s’accompagne fort justement de la maîtrise du train de vie de l’Etat et de la
gestion rigoureuse de l’ensemble des dépenses publiques. Il ne saurait en
être autrement.
Mes chers compatriotes,
La plus grande faiblesse de notre économie, chacun de nous le sait, c’est
qu’elle est portée essentiellement par les hydrocarbures qui représentent
plus de 90% des exportations du pays et 85% des recettes publiques. Voilà
pourquoi, nous accordons à la gestion de ce secteur la plus grande
attention, la plus grande prudence et, bien sûr, la plus grande rigueur.
Notre production pétrolière pourrait décliner à partir de 2012. C’est dans ce
contexte que le gouvernement a entrepris d’engager une série d’actions
structurantes dans ce secteur vital du pays. L’évolution du cadre juridique
et fiscal de l’amont pétrolier, la réorganisation de la société nationale des
pétroles du Congo (SNPC) en cours, procèdent de cette volonté et de cette
démarche. La prudence de ne pas continuer à mettre tous les oeufs dans le
seul panier du pétrole nous impose la nécessité vitale de diversifier
rapidement notre économie en développant les secteurs fondamentaux de
celle-ci.
Les forêts.
Le secteur forestier, fortement affecté par la dernière crise économique et
financière connaît à présent un regain d’essor et une légère amélioration de
sa contribution au produit intérieur brut. La forêt congolaise a produit plus
d’un million de mètres cubes en 2010 contre environ 975 mille en 2009. Les
exportations des grumes, pour la même période, sont passées de 546 à 800
mètres cubes. Cette tendance est appelée à se renforcer dans les années à
venir.
L’agriculture et la pêche.
La politique agropastorale du gouvernement, mise en perspective par le
Chemin d’Avenir, commence à produire, nous en avons la profonde
conviction, les effets que, tous, nous espérons. Nous constatons avec
satisfaction, au vu des réalités de terrain, l’émergence de tendances lourdes
qui confortent la mise en oeuvre du programme national pour la sécurité
alimentaire 2008-2012.
Dans ce cadre, on note plusieurs projets réalisés ou en cours d’exécution. Il
s’agit notamment :
- De la création des premiers nouveaux villages agricoles de Nkouo,
d’Imvouba et d’Odziba, dans le département du Pool ;
- de la réhabilitation du centre d’appui technique de Mpassa à Mindouli ;
- du lancement de l’opération mécanisation agricole dans les départements
de la Cuvette, des Plateaux, du Pool et de la Bouenza ;
- de la commande d’un nouveau lot de machines et équipements agricoles
destinés aux départements du Kouilou, du Niari et de la Cuvette-Ouest, ainsi
que d’autres matériels qui seront affectés à la réhabilitation des champs de
cacao dans la Cuvette, la Sangha et la Likouala ;
- du développement attendu de la culture du palmier à huile sur 180 mille
hectares et la construction des complexes agro-industriels dans les
départements de la Cuvette et de la Sangha ;
- de la production de maïs, des cultures maraîchères, de haricots, de
pommes de terre, de soja sur une superficie de 80 mille hectares, ainsi que
l’élevage bovin dans le Niari et la Bouenza ;
Et, enfin,
- de la valorisation de 1.000 hectares pour la culture de maïs.
La pêche est l’autre maillon important du programme national de sécurité
alimentaire. Plusieurs activités ont été réalisées dans ce domaine dont les
principales sont :
La mise en place du système ARGOS de surveillance satellitaire des navires
de pêche et le renforcement des capacités logistiques par la distribution du
matériel de pêche et d’aquaculture à des groupements de pêcheurs et
d’aquaculteurs, en vue d’améliorer leur rendement.
Considérée globalement, la part de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche
au produit intérieur brut s’améliore d’année en année : 6% en 2006, 6,4%
en 2010 ; elle sera d’environ 9%en 2011.
Les mines.
Parce qu’elles sont des porteuses significatives de croissance, les mines ont
toujours retenu l’attention et l’intérêt du gouvernement. Dans ce secteur,
l’accent a été mis de façon particulière sur :
- Le développement des projets structurants qui concerne les
gisements de fer de Zanaga, dans la Lékoumou ; de Mayoko, dans le
Niari ; des Monts Nabémba et Avima, dans la Sangha ; ainsi que les
projets de production de phosphates uranifères dans le bassin du
Kouilou ;
- Et, la mise en oeuvre du programme de l’artisanat minier et la
réalisation d’une opération d’inventaire des sites de production de
géo-matériaux avec l’appui du PNUD.
Il convient d’indiquer que, pour une gestion rationnelle de nos
ressources minières, le gouvernement a entrepris de réaliser la
cartographie géologique du Congo. Celle-ci servira, non seulement à
produire des cartes géologiques, mais aussi à collecter des échantillons
en prospection stratégique et tactique, à reconstituer un fonds
documentaire et à fournir un appui institutionnel à l’éducation et à la
formation des étudiants sur les thématiques des géosciences.
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
L’industrialisation est l’activité transversale majeure susceptible de faire
prospérer tous les secteurs de l’économie. C’est, justement pourquoi,
elle est le premier pilier du Chemin d’Avenir. Porteuse des grands
espoirs d’une croissance régulière capable de soutenir durablement le
développement du pays, l’industrialisation du Congo, est en gestation
prometteuse.
Outre le renforcement des filières existantes, comme celles du ciment et
de la transformation locale du bois, d’importants projets sont envisagés
avec l’appui de nos partenaires. Il s’agit entres autres :
- De la valorisation industrielle des produits de pêche de la zone basse-
Alima ;
- Du développement de l’activité industrielle dans le domaine du
palmier à huile et de l’hévéa, dans la Sangha, la Cuvette, la Cuvette-
Ouest, la Lékoumou et le Kouilou ;
- De la mise en place d’un complexe ago-industriel d’une superficie de
douze mille hectares pour la production de manioc, et d’une usine de
transformation d’une capacité journalière de 33 tonnes de farine
fermentée et de farine de panification ;
- De l’installation en cours à Maloukou Tréchot sur les rivages du fleuve
Congo, d’un complexe industriel qui sera spécialisé dans la fabrication
de matériaux de construction (Tôles galvanisées, tubes oranges,
tuyaux PVC, et autres matériaux de construction).
Des zones économiques spéciales, dont la vocation est de contribuer à
l’émergence d’un secteur industriel dynamique et diversifié, vont regrouper
des industries spécialisées dans les exportations. Quatre zones
économiques spéciales sont prévues sur les bords de la Sangha, de l’Alima,
du fleuve Congo et de l’Océan Atlantique. Pour leur éclosion, le
gouvernement a établi un partenariat triangulaire avec l’Ile Maurice et
Singapour.
Suivant le même élan, le gouvernement s’emploie à donner à l’industrie
touristique les moyens de ses ambitions. Des appels d’offre sont lancés
depuis quelques semaines pour des études d’aménagements des sites
touristiques les plus typiques de notre pays : les parcs et réserves d’Odzala
Kokoua, de Nouabalé Ndoki, de Conkouati ; les sites de la Loufoulakari, de
Mah, du Lac Nanga et des Cataractes.
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Le redressement remarquable de notre économie et l’assainissement
rigoureux des finances publiques ont permis au gouvernement d’avoir des
coudées plus franche pour engager une importante réflexion prospective
sur la stratégie de développement du Congo. Cette grande ambition de
planification comprend 3 composantes :
- Une vision stratégique à long terme qui définit le modèle de société auquel
le Congo aspire pour 2025, et les stratégies pour y parvenir ;
- Un cadre stratégique qui définit les stratégies à moyen terme pour la
croissance, l’emploi et la réduction de la pauvreté (DSRP 2012-2016)
- Un cadre opérationnel de programmation quinquennale qui est décliné
par secteurs.
Cette réflexion prospective dite «Congo vision 2025» doit se conclure avant
cette année. Son but est de conduire le Congo à l’émergence à l’horizon
2025. Il convient de signaler que tous les ministères et les principales
institutions du pays sont désormais dotés de Plan d’Actions Prioritaires
(PAP) et de Cadres de Dépenses à Moyen Terme (CDMT).
Mes chers Compatriotes
Notre vision constante, vision stratégique s’il en est, est d’accorder la plus
grande priorité aux infrastructures et équipements qui constituent les
bases du développement durable de notre pays. Nous avons fait notre
devoir en nous attachant à moderniser nos départements, à tour de rôle.
Cette vision, cette politique produit déjà ses plus grands effets au regard
des réalisations ci-après :
Dans le domaine de la production et de la distribution de l’énergie
électrique :
- Le barrage hydro-électrique d’Imboulou d’une puissance installée de 120
mégawatts ;
- Les postes de transformation ainsi que 800 kilomètres de lignes de
transport d’énergie associées à ce barrage ;
- La Centrale à gaz de la Côte Matev, à Pointe-Noire, produisant 300
mégawatts ;
- La réhabilitation des postes de transformation et des lignes de transport
d’énergie entre Pointe-Noire et Brazzaville.
L’ensemble de ces réalisations permet d’augmenter la production de
l’électricité en la multipliant par six et de concrétiser ainsi le projet du
boulevard énergétique.
Dans le domaine des télécommunications et des technologies de
l’information et de la communication :
La poursuite de la mise en oeuvre de deux projets structurants portant
couverture nationale en télécommunications pour l’un, et accès à
l’autoroute de la communication par fibre optique pour l’autre.
Dans le domaine des infrastructures de communication physique :
- L’achèvement en 2012 des travaux du premier tronçon de la route
nationale N°1 Pointe-Noire-Dolisie, long d’environ 170 kilomètres et le
lancement du deuxième tronçon Dolisie-Brazzaville, long de 344
kilomètres ;
- La construction de la route Sibiti-Mapati-Ibé sur 56 kilomètres ;
- La réhabilitation et l’élargissement de la route nationale N°2, de
Brazzaville à Ollombo ;
- L’aménagement et le bitumage des routes : Owando-Makoua-Mambili-
Ouesso, sur 326 kilomètres ; Makoua-Etoumbi, sur 100 kilomètres, Boundji-
Ewo, sur 80 kilomètres, Oyo-Tchikapika sur 27 kilomètres et la
modernisation des voiries urbaines des villes de Nkayi et de Ouesso ;
- La réalisation imminente de deux projets d’intérêt sous-régional : la route
Ketta-Sembé-Souanké-Ntam, à la frontière du Cameroun et les études du
pont-route-rail entre Brazzaville et Kinshasa, en partenariat avec la
République Démocratique du Congo, la CEEAC et la BAD ;
-La réhabilitation du Chemin de fer Congo Océan, avec l’acquisition de
nouvelles locomotives et de trains voyageurs modernes ;
- L’exécution des travaux de modernisation des installations portuaires de
Pointe-Noire et de Brazzaville, en même temps que les ports secondaires.
Concernant les infrastructures aéroportuaires, les projets suivants sont
exécutés ou en voie de l’être :
- La modernisation de l’aérogare de Brazzaville par la mise en service de
son premier module et la poursuite des travaux de construction du second ;
- La poursuite des travaux de construction de la deuxième piste de
l’aéroport international de Maya-Maya ;
- Le lancement prochain de la construction de l’aérogare de Pointe-Noire.
Pour clore ce volet, je voudrais partager avec vous le bonheur de constater
que le département de la Cuvette-Ouest est aujourd’hui à l’heure des grands
changements synonymes de meilleures conditions de vie.
Le processus de municipalisation accélérée qui se déroule dans ce
département est en train de transformer, on pourrait même dire, de
transfigurer cette partie de territoire national. La capitale départementale,
Ewo, s’ouvre à l’urbanisation avec son aéroport, ses voiries aménagées, son
système d’adduction d’eau potable, son futur marché moderne, son futur
hôpital général, son futur stade municipal, et j’en passe. Les villes de Kellé,
Etoumbi, Mbomo, Mbama, Okoyo et Lékity prennent, elles aussi, le train du
siècle, de notre siècle, grâce au Chemin d’Avenir.
Messieurs les Présidents
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Mes chers compatriotes,
La situation sociale sera toujours une grave préoccupation pour le
gouvernement tant que nous ne seront pas comblées toutes les attentes. J’ai
conscience que tout n’a pas encore été fait au profit du social. Tant et plus
de choses sont encore à faire pour assurer une vie meilleure à tous. Le
gouvernement les mettra en oeuvre progressivement en veillant à ne pas
menacer les bases économiques sans lesquelles le développement social
durable n’est pas envisageable. Sans économie forte, bien structurée et
durable inscrite dans le cycle de la croissance régulière, le social amélioré
ne peut qu’être éphémère ou illusoire.
Au-delà des bons résultats économiques et financiers enregistrés jusqu’ici,
il demeure la nécessité de poursuivre des réformes qui sont de nature à
garantir le développement durable dans notre pays et, conséquence, le
mieux-être de tous les congolais. Le gouvernement s’y attelle. Une telle
politique permettrait de renforcer les avancées déjà réalisées par le
gouvernement, et que je m’en voudrais de ne pas mentionner. Il s’agit
principalement :
1 – De l’exécution des engagements sociaux pris par le gouvernement :
- le règlement, en décembre 2010, du dernier des 23 mois d’arriérés des
agents de l’Etat, tels que comptabilisés en 1999 ;
- le déblocage, au début de cette année, des premiers effets financiers
résultant de l'abrogation du décret qui suspendait les avantages pécuniaires
dus aux fonctionnaires à la suite de la valorisation de leurs situations
administratives ;
- la revalorisation, au début de cette année, du salaire minimum garanti par
l'Etat à ses agents, pour plus de 25%, en le faisant passer de 50.400 francs
CFA à 64.000 francs CFA. Et ce, hors prime spéciale de transport fixée à
10.000 fracs CFA par mois pour chaque fonctionnaire ;
- la prise en charge de plus de 10.000 dossiers de retraite qui étaient en
instance, depuis 2007, à la Caisse de Retraite des Fonctionnaires et à la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale ;
- l'adoption par le Parlement de la loi-cadre sur la sécurité sociale dont la
vocation est d'étendre la couverture sociale à la majorité de la population.
2.- de l'impératif vital d'accès des populations à l'eau potable, pour lequel
les investissements réalisés permettront d'augmenter, de manière
substantielle, la capacité de fourniture d'eau potable dans les principales
villes. C'est notamment le cas de Brazzaville qui bénéficie d'une unité de
potablocs d'une capacité totale de 2.340 mètres cubes par heure, en plus de
la deuxième usine de production d'eau potable de Djiri, en construction,
pour une capacité de 5.000 mètres cubes par heure et de l'ancienne usine
en pleine réhabilitation.
3.- de la consolidation de l'offre en matière d'éducation, par l'amélioration
de l'encadrement pédagogique et la modernisation des infrastructures
scolaires.
A cet effet, le gouvernement s'attelle à la construction des lycées
d'Excellence dont celui de Mbounda qui va ouvrir ses portes au mois
d'octobre prochain.
4.- de la dynamisation de l'offre en matière de santé qui se traduit par la
poursuite de l'effort de construction des infrastructures sanitaires viables,
tant par la qualité du plateau technique que par le professionnalisme des
praticiens de santé.
Entrent dans ce cadre : la réhabilitation en cours de l'hôpital mère et enfant
Blanche Gomes ; le lancement dans les prochains jours des travaux de
réhabilitation du Centre Hospitalier et Universitaire de Brazzaville d'une
part, et la construction d'un deuxième CHU à Brazzaville, d'autre part.
S'il est encore trop tôt de disposer des données sur l'impact de la gratuité
de la césarienne et des autres interventions majeures liées à
l'accouchement, les mesures de gratuité concernant la lute contre le
VIH/SIDA et le paludisme nous fournissent les éléments d'appréciation ciaprès:
- le nombre de patients placés sous antirétroviraux s'est élevé à 15.000
contre 1.200 en 2003;
- les nouvelles infections à VIH ont reculé de plus de 50% ; tandis que la
mortalité par la même infection a baissé de plus de 60%;
- la prévalence de l'infection à VIH est tombée de 4,2% en 2003 à 3,2% en
2009 alors que la transmission du VIH de la mère à l'enfant se situe
actuellement en-dessous de 2%.
5- de la poursuite des programmes immobiliers en vue d'accroitre l'offre en
matière de logements sociaux dont certains sont déjà disponibles à
Brazzaville, Oyo et Kindamba. Tandis que d'autres sont encore en chantier
ou à l'étude, le cas de 1000 logements prévus sur le site destiné au nouveau
quartier à Kintélé, dans la périphérie nord de Brazzaville.
6- Enfin, de la création des opportunités d'emplois qui vise la réduction du
chômage, notamment celui des jeunes en quête du premier emploi.
A ce propos, l'Etat a ouvert, au titre de l'année 2011, 5000 postes
budgétaires supplémentaires à la fonction publique, réservés
prioritairement aux corps de l'enseignement primaire, secondaire,
technique et professionnel, ainsi qu'aux corps de la santé.
De même, le gouvernement s'appuie sur le processus d'industrialisation et
de diversification de l'économie pour faire reculer le chômage. Les raisons
d'espérer existent :
- plus de 30.000 emplois dans les domaines les plus divers vont être
générés par 77 projets d'investissement privé dont 27.000 emplois qui vont
être créés par le projet de développement de la culture du palmier à huile
dans la Cuvette et la Sangha ;
- 2000 emplois sédentaires vont être offerts par le programme de
l'artisanat minier, et 4000 autres par la mise en exploitation de la mine de
Zanaga ;
- plus de 10.000 postes d'emplois seront rendus disponibles dans la filière
de transformation locale du bois.
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Garantes de la permanence de la Nation, les institutions de la République
exécutent leurs missions dans la stabilité et l'équilibre des pouvoirs. Par
leur fonctionnement régulier, elles continuent de renforcer les piliers de la
République et de l'Etat de droit.
Le Parlement demeure ce haut lieu d'expression démocratique, de la culture
du débat ouvert, dans le respect mutuel, la tolérance et l'acceptation des
différences, source de notre dynamisme et de notre richesse.
L'assainissement et la modernisation de l'espace politique national fait du
chemin ainsi qu'en témoignent, entre autres, l'application de la loi sur les
partis politiques et l'organisation, en cours, du statut de l'opposition
républicaine.
En vue d'atteindre l'objectif d'une administration du développement par
l'approche de la «Gestion axée sur les résultats», de nouvelles dispositions
sont mises en place. Il s'agit notamment de :
- l'informatisation de la fonction publique;
- et de la mise au point d'une série de reformes administratives dont la
modification de la loi du 14 novembre 1989 portant refonte du statut
général de la fonction publique.
La décentralisation, l’un des maillons essentiels de la reforme de l’Etat et de
la modernisation de l’Administration publique bénéficie désormais d’un
plan stratégique pour sa mise en oeuvre. Celui ci prévoit entre autres :
- le renforcement de l’autonomie financière et de l’action économique
des collectivités locales ;
- la consolidation des mécanismes d’appui et de contrôle de la
décentralisation ;
- le raffermissement de l’organisation administrative et territoriale.
Dans le même élan, le gouvernement vient de rendre effectif le
fonctionnement des communautés urbaines et de créer de nouveaux
arrondissements dans les départements de Brazzaville et de Pointe-Noire
afin de rapprocher l’Administration de ses administrés.
L’exécution des Contrats de Plan Etat-département, outils de financement
des projets de proximités au profit des populations, pour une incidence
budgétaire annuelle de 1.500.000.000 de Francs CFA par le Conseil
départemental, permet d’assurer une meilleure visibilité au processus de
décentralisation.
La reforme foncière, processus déstiné à restructurer l’organisation et la
gestion de l’espace territorial, est en marche. En la matière, le
Gouvernement met tout en oeuvre pour faire reculer les pratiques et
mentalités anachroniques devant la force de la loi.
Désormais, les investissements privés peuvent bénéficier de cession de
terrain selon les lois et règlement de la république.
Désormais, l’Etat possède des réserves foncières pour des besoins d’intérêt
public. En outre, pour garantir la mise en oeuvre de la reforme foncière,
l’Etat s’est doté d’une Agence Foncière pour l’Aménagement des Terrains,
d’un Bureau d’Etudes et de Contrôle des Travaux Cadastraux, et d’un Fonds
National du Cadastre.
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mes Chers Compatriotes,
Pilier de la souveraineté, la Force Publique s’est engagée, dans la méthode,
la discipline et la rigueur, dans le processus de sa modernisation.
Ils s’agit pour nos Forces Armées, notre Police, notre Gendarmerie
d’atteindre, entre autres objectifs, l’amélioration des capacités
opérationnelles ainsi que le renforcement du lien sacré qui doit toujours
exister entre la Force Publique et la Nation.
Dans ce contexte, il importe de noter :
- le projet de loi de programmation militaire va être soumis au
parlement prochainement ;
- l’effort de modernisation des équipements et du matériel militaires se
poursuit.
La justice, gardienne des libertés et de l’Etat de droit, s’emploie, avec ardeur
et responsabilité, à renforcer les capacités de l’offre de ses services dans le
cadre de sa modernisation.
La mise oeuvre progressive de la nouvelle carte judiciaire issue des lois de
2008 dans le dessein légitime de rapprocher la Justice du justiciable, ainsi
que l’amorce de la création et l’implantation subséquentes des
infrastructures judiciaires sur l’ensemble du territoire national, participent
de notre volonté d’édifier l’Etat de droit dans notre pays.
Dans le domaine de la justice probablement plus qu’ailleurs, la probité,
l’éthique, la morale, la rigueur intellectuelle sont à cultiver avec soin, de
façon particulière, tant l’exigence sociale y est plus forte en raison de ce que
la justice, est appelée à protéger et à garantir les droits et libertés des
citoyens, gage d’une République sûre.
C’est pour toute ces raisons que j’ai demandé expressément aux gardes
sceaux, à la lumière des conclusions/ recommandations de la session
inaugurale du Conseil Supérieur de la Magistratures, d’engager une reforme
profonde des statut de l’ensemble des personnels de justice, du Magistrat
au Greffier, de l’Avocat au Notaire, sans omettre l’Huissier de justice.
Mes chers compatriotes,
Reflet de notre politique intérieure fondée sur la paix en vue du
développement, notre diplomatie vitrine et voix du Congo à l’extérieur, a
fait de notre pays l’objet d’une attention soutenue et d’un intérêt constant
de la part des autres Nations du monde comme l’attestent les faits suivants :
- la participation de nombreux hôtes de marque aux festivités du
cinquantenaire de notre indépendance ;
- l’organisation à Brazzaville du sommet des 3 bassins forestiers
tropicaux du monde ;
- l’élection du Congo au Conseil Exécutif du Programme du haut
Commissariat pour les Réfugiés ainsi qu’au Conseil des Droits de
l’Homme de l’ONU pour la période 2011-2014 ;
- la poursuite de nos mandats au Conseil Exécutif de l’UNESCO et au
sein des Conseils d’administration de plusieurs organismes du
système des Nations Unies ;
- la poursuite de l’exercice de notre mandat à la présidence de la
CEMAC, ainsi que notre engagement dans le processus de la
Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs.
Sur ce dernier point, je voulais rappeler qu’il y a quatre mois, Brazzaville
venait d’abriter une réunion ministérielle importante sur les défis auxquels
sont confrontés les Etats de la Région des Grands Lacs.
Je saisis la présente occasion pour saluer la naissance dans cette région de
la République Soudan du Sud.
Par ailleurs, au nom de notre foi inébranlable en la paix, j’ai apporté la
contribution du Congo à la recherche d’une solution durable à la crise
libyenne, en ma qualité de Membre du panel des Chefs d’Etats de l’Union
Africaine.
Au nom de cette même forte conviction, le 15 avril 2011 à Kinshasa, j’ai eu
de fructueux entretiens avec mon homologue de la République
Démocratique du Congo, le Président Joseph Kabila Kabange, au sujet de
nos relations bilatérales.
Enfin, la nécessité d’arrimer notre diplomatie aux exigences du
développement m’a conduit, en juillet dernier, successivement à Singapour
et à l’Île Maurice, partenaires avec lesquels nous nous sommes engagés à
oeuvre pour la diversification de notre économie.
Mes Chers Compatriotes,
Après le Pool, j’ai choisi le département des Plateaux pour abriter les
festivités du cinquante-troisième (53ème) anniversaire de l’Indépendance
Nationale, le 15 août 2013, et l’édition correspondante de la
municipalisation accélérée.
Monsieur le Président du Congrès,
Monsieur le Président du Sénat,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mes Chers Compatriotes,
Ce tour d’horizon vous a certainement permis d’avoir un aperçu sur l’état
de notre nation ; de vous faire une idée sur la santé de notre pays.
Comparativement avec ce qui se passe ailleurs dans le monde : guerres,
terrorisme, famine, atteinte aux droits humains, crises financières et
économiques récurrentes, peuples inquiets face à eux-mêmes et à leur
destin, on peut dire que le Congo est un havre de paix et de sécurité, une
terre de générosité et d’hospitalité, un pays qui, conformément à ses
ambitions, marche sereinement vers la réalisation de son destin.
Nous sommes conscients que le chantier du développement de notre pays
est considérable. Bien que le chemin déjà parcouru soit appréciable, il reste
encore et toujours tant de choses à faire, tant de difficultés à vaincre, tant de
sacrifices à consentir pour parvenir aux portes de la prospérité et du
bonheur, aux portes du salut.
Il ne nous est pas impossible d’atteindre ces grands objectifs, ces nobles
objectifs du bien-être collectif que :
par l’effort soutenu au travail. Chacun, où qu’il se trouve, dans la
fonction publique, dans l’entreprise privée, doit être en permanence,
pénétré de son devoir afin de l’assumer avec responsabilité et
abnégation ;
par la lutte acharnée contre les anti-valeurs : toute dérive morale,
toute atteinte à l’éthique doit être considérée par tous comme une
déchéance, une perte de l’honneur et de la dignité ;
par le maintien en équilibre et dans la stabilité de notre économie et
de nos finances.
Ce n’est que sur la base d’une stabilité consolidée qu’ensemble, dans la paix,
la cohésion et la solidarité, nous porterons, avec succès, le Congo aux cimes
du développement, aux horizons de l’émergence et de l’affirmation de son
indépendance.
Nous le pouvons parce que nous en avons les moyens et la volonté.
Vive la République !
Vive le Congo !
NOTE: Un discours volontaire certes, mais c'est le enième. Les précedents qui étaient aussi brillants que celui-ci, particulièrement son discours d'intronisation, n'ont jamais étaient suivis d'effet.
La société civile doit avoir une place prépondérante dans la reconstruction de ce pays. Ce qui n'a jamais été le cas jusqu'à présent.
Avec la réduction de la dette, l'augmentation du prix du baril et de la production du pétrole, le Congo n'a jamais eu autant d'aisance financière que maintenant. Les congolais attendent que cela se confirme dans leurs assiettes.
Pour ce faire des projets riches en terme de créations d'emplois tels que BVAM, Brazza Vitrine Africaine de la Mode, doivent être mis en chantier le plus tôt que possible.
Car jusqu'à preuve du contraire le travail reste la valeur refuge pour une meilleure répartition des richesses.
Puisqu'on parle de statistiques, selon les Nations Unis 70% des congolais vivent avec moins d'un dollar par jour. Il est temps que cela change.
Vigilance et ouverture au dialogue.
Philippe ASSOMPI