Russel Feingold met les pieds dans les plats au cours d’une conférence de presse qu’il a tenu à Kinshasa cette semaine. Monsieur Russel rappelle dans un langage clair et non diplomatique le principe de la limitation des mandats présidentiels en Afrique. La première puissance du monde ne peut cautionner ce syndrome du pouvoir éternel qui s’est emparé de certains chefs d’Etats africains.
Hier c’étaient les pères Mobutu Sésésséko, Omar Bongo, Gnassingbé Eyadema pour ne citer que ces trois, qui n’ont que faire de cette disposition constitutionnelle qui limite à deux le mandat présidentiel. Ces pépés ont trouvé la parade de s’offrir une présidence à vie en tripatouillant la loi fondamentale de leur pays. Ils sont tous morts au trône dans des conditions souvent tristes. Au moins deux vivants de cette génération restent sscother au trône, les président de l’autre Congo, Dénis Sassou N’guésso et celui du Faso Blaise Compaoré. Ce dernier doit avoir les larmes aux yeux en ce moment car un énième mandat semble impossible à en croire une opposition qui s’est réveillée de sa longue torpeur depuis quelques temps.
Mais depuis quelques années les peuples africains en plus de subir la dictature à vie des pères se trouvent confrontés à celle des fils qui souffrent visiblement du même syndrome, du pouvoir éternel que leur père de président. C’est le cas da Kabila fils pour qui l’envoyé spécial du président américain Barack Obama, Russel Feingold a eu à lancer un véritable cri de cœur. « J’ai toujours encouragé vivement les présidents africains afin qu’ils respectent les mandats qui leur ont été assignés. La loi fondamentale bien sûr se portera mieux si elle n’est pas modifiée pour qu’un troisième mandat puisse être accordé», a déclaré monsieur Feingold.
Personne ne peut prédire si Kabila fils entendra raison pour quitter la tête de ce Congo si riche mais ravagé par des décennies d’une guerre dont l’occident tire les ficelles de part et d’autre. Hormis Kabila fils, il y a Bongo fils qui a succédé à son père Omar à la faveur d’une mascarade électorale avec le soutien d’une certaine communauté internationale, étant à son tout premier mandat il est prévisible qu’il passe le second sans un aucun problème et envisage un troisième.
L’autre fils du père c’est celui d’Eyadema, Faure Gnassingbé qui bientôt 10 ans après la succession dynastique fait feu de tout bois pour s’offrir un troisième mandat étant rassuré de la tradition de hold up dont son régime est champion hors série.
Gnassingbé fils continue d’user de subterfuges pour que les réformes constitutionnelles et institutionnelles ne se fassent et qu’il s’offre un boulevard pour un troisième, un quatrième voire un cinquième mandat pourtant dans un pays qui est censé être une République appliquant les principes démocratiques.
Depuis l’Accord Politique Global d’août 2006 qui a prévu ces réformes le régime togolais joue au dilatoire pour les reporter à plus tard sachant que faire ses réformes suppose le retour à la constitution de 1992 qui a limité le mandat présidentiel à deux avant que Gnassingbé père n’organise le toilettage de la loi fondamentale pour se pérenniser au pouvoir.
Tel père tel fils, soutiennent certains observateurs à juste titre. Alors même que le fils est en précampagne pour 2015 il est clair que ses réformes ne se feront pas ou si d’aventure elles arrivent à être opérées, les apparatchiks du régime se cacheront derrière le principe de la non rétro activité de la loi pour soutenir que le fils d’Eyadema doit être candidat à la présidentielle.
Au Togo, malheureusement, le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée, les Etats Unis qui interpellent les Chefs d’Etats africains quant au respect du principe de la limitation du mandat présidentiels n’ont pas cette disposition écrite noir sur blanc dans la loi fondamentale du pays et pourtant aucun président américain n’est piqué par ce syndrome du pouvoir éternel. Il faut toujours que les nègres démontrent leur négritude en faisant fi du bon sens.
Le drame c’est aussi que ceux qui se disent de l’opposition une fois qu’ils ont accédé au pouvoir acquièrent le réflexe de ne pas partir d’eux même. C’est le cas du président Gbagbo Laurent, de Abdoulaye Wade, celui là même qui a voulu opéré comme au Togo une succession dynastique en plaçant Karim son fils dans le fauteuil. Yayi boni du Bénin est aussi un exemple de ces faux démocrates qui ont du mal a quitté le pouvoir jusqu’à ce que le pouvoir ne les quitte.
Une chose est certaine, pour revenir au cas Togolais, tous les président du monde peuvent envoyer leur représentants spéciaux ou eux-mêmes peuvent suggérer au numéro un togolais de ne pas rempiler ce serait peine perdue. Pour Faure Gnassingbé c’est la présidence à vie, advienne que pourra.
Fabbikouassi’s
NOTE: Nul n'est éternel ici bas.
2016 sonne la fin de la récréation.
Philippe Assompi
Tanneur Modeliste en Chaussure et Maroquinerie.
L'unique congolais dans ces domaines d'activité.